Le courage de s’endetter
«Au début, j’étais réticente à prendre du crédit mais quand j’ai eu le courage, j’ai pris 5 000 Fcfa (environ $9) avec lesquels, j’ai acheté du sucre et des bouillons que j’ai revendu. J’ai pu avoir un peu de bénéfice. Au fil des mois, j’ai pu développer mon commerce. J’ai rajouté la vente de couscous et mes bénéfices ont accru conséquemment.
Mon mari et mes enfants ont senti que je bougeais et ils m’ont donc énormément encouragé. J’ai commencé à contribuer aux dépenses familiales ce qui n’était pas pour déplaire à mon mari. Mon époux fait également du commerce, il vend de l’huile, du sucre du thé Lipton etc. Son commerce est aussi fructueux par la grâce de Dieu. Avec mes bénéfices, je contribue dans les frais scolaires de nos enfants, j’améliore le plat familial quotidien et j’ habille les enfants.
L’arrivée du COVID 19
Malheureusement, depuis quelques mois, mon commerce tourne au ralenti comme beaucoup de membre des groupes EPC et même des habitants du village. Nous avions entendu parler d’une nouvelle maladie mais nous étions persuadées que c’était une maladie des occidentaux et que nous n’avions rien à voir avec cela. Petit à petit, la maladie a gagné le monde entier et le Burkina Faso n’a pas été épargné.
Par la grâce de Dieu, aujourd’hui la situation dans mon pays s’améliore et mon mari et moi reprenons notre commerce
Un moment il y a eu même de la psychose par rapport à cela. Comme on nous a dit à la radio, nous nous lavons les mains au savon tout le temps, nous essayons de respecter la distanciation sociale le plus possible. C’est d’ailleurs la grande raison pour laquelle mon mari et moi avons vu nos revenus diminués. Bien qu’il n’y ait pas eu de cas ici au village de Reko, les enfants auxquels je vends mes produits ont réduit leur consommation. De plus les voyages étaient très limités ce qui a ralenti le commerce de mon époux également.
La perte de revenu
Entre le mois de Mars et le mois d’Aout, la situation était un peu désespérée pour ma famille et moi. Mes bénéfices hebdomadaires avaient diminué de moitié. Au lieu de 1 500 ($3) Fcfa par semaine, je me suis retrouvée à 750 ($1.5) Fcfa par semaine. Nous n’étions pas contents de la situation mais comme nous sommes du village, nous avons pu survivre avec quelques astuces. Je fais du maraichage et de l’élevage de poules et mon mari avait des céréales dans le grenier familial.
Par la grâce de Dieu, aujourd’hui la situation dans mon pays s’améliore et mon mari et moi reprenons notre commerce. Même si nous n’avons pas encore atteint nos bénéfices du début, nous sommes en phase d’y parvenir et la Fondation Strømme à travers l’ONG ADEFAD nous aide beaucoup sur ce chemin. »